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I'm not cool
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11 janvier 2009

L'homme largué

Je t'ai contemplé. Assez pour voir que tu t'effondrais en beauté. Tout dans la pose comme à ton habitude. Gringalet perdu dans ton slim javellisé. Ca smokait avec le smile. Tu me racontais avec assurance que tout ça glissait sur toi. J'avais les yeux brillants de tes mensonges. J'aimais bien ça. Quand tu mentais. On aurait dit que ta vie en dépendait. Tu te voilais la face en espérant la sauver. Je vidais les bouteilles en t'écoutant te rassurer. Ca aurait même réussit à m'émouvoir si j'avais pas balancer mon coeur aux ordures au premier crétin de passage. Tu plissais des lèvres en me lorgnant de ton oeil mutin. Connivence discrète. Tu savais tout de tes manigances dont je me faisais la dupe. Tu m'amenais jamais bien loin. Mais t'avais le mérite de pas me laisser sur le bord de la route. T'avais la gueule du môme qu'avait pété son jouet. T'aurais laisser personne te la piquer. Faut pas marcher sur tes plates-bandes. Tu l'a juste broyé. Le coq perdait un peu ses plumes. C'était l'heure à laquelle, en général, je me mettais à parler seule devant la télé en faisant tomber des cendres partout. Bouche béante et les yeux plein de bleu cathodique. Là j'claquais toutes forces dans une écoute acharnée de ton discours vide. Un putin de cirque. Mais tout le monde jouait son rôle avec le soucis du détail. Toi avec ton air goguenard du mec qu'a été parachuté là. Tu ne semblais pas t'en inquiéter le moins du monde. Je te frôlais avec incertitude. Tu ne te détournais pas. Fixe comme un point dans l'immensité en mouvement. Nébuleux vacillement. On parlait de nous pour éviter de se parler. J'ai commencé à compter. D'abord les cadavres de bouteilles, puis les mégots dans le cendrier, et enfin les jours qui me séparent de toi. Les secondes cavalaient sur l'horloge. Et chacune d'elles semblaient nous éloigner un peu plus de l'instant. Je n'avais pas de sang sur les mains. Pourtant ce coup dans la bouche. Je suce mon puce et le traite de gamin. S'il l'on n'avait pas été ensemble dans cette pièce on se serait probablement cogner la tête contre le mur. Occulter la possibilité d'un autre. Sorte d'autarcie émotionnelle. On cohabitait sans se pénétrer.
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